La F3SCT s’est tenue le 20 juin sur le thème de l’inclusion. La FSU est bien sur favorable à l’inclusion de tous les élèves y compris les élèves en situation de handicap mais elle constate et dénonce le manque de moyens mis en œuvre par le ministère. C’est un énorme problème et on voit dans les signalements au RSST, la souffrance et les difficultés des enseignants et des enseignantes, en particulier dans le premier degré, quand il faut continuer à faire cours malgré des élèves qui crient, lancent de objets se cognent la tête contre les murs, invectivent…

déclaration liminaire de la FSU

La multitude de remontées de signalements du registre santé et sécurité au travail qui décrivent des situations avec des élèves en souffrance qui ont parfois un comportement violent montre que l’inclusion des élèves en situation de handicap est un vaste chantier où tout reste encore à faire. La situation actuelle est en effet intenable, l’école ne parvient pas à accueillir comme il se doit tous les élèves qui lui sont confiés, c’est inadmissible. Les personnels sont en situation de souffrance psychologique voire physique car ils prennent des coups. Les RPS viennent du travail empêché (ils ne peuvent plus exercer correctement leur métier, qu’ils soient enseignants, aesh, aed…) et de conflits de valeurs (ils doivent parfois prendre des mesures à l’encontre de leurs valeurs pour protéger le reste de la classe). Car si chacun s’accorde à dire que l’école doit accueillir tous les élèves sans exclusive, au nom des valeurs de la République, les équipes voient que sur le terrain, la mise en place de l’inclusion est indigente. La dernière enquête sur le climat scolaire de Benjamin Moignard et Eric Debarbieux montre que la communauté éducative est à un point de rupture sur la question de l’inclusion.

Il y a urgence selon nous à donner les moyens pour que l’école inclusive fonctionne. Allègement des effectifs, moyens humains supplémentaires, abandon des PIAL, reconstitution des réseaux d’aides, places en établissements spécialisés, véritable statut pour les AESH, formation, accompagnement des équipes… La FSU dénonce et s’oppose aux fermetures d’établissements spécialisés et d’enseignement adaptés, ainsi qu’à la baisse de leurs moyens. Elle exige que les moyens répondent aux réels besoins et s’oppose aux politiques de réduction des coûts. De même, la FSU s’oppose à la dégradation des services d’aide infanto-juvénile (médical et social) et demande leur développement pour accompagner les enfants, leurs familles et apporter les soins nécessaires aux élèves les plus en difficulté.

La présence des AESH peut être un levier pour la réussite de l’inclusion. Il est impératif que les élèves ayant une notification bénéficient effectivement de cette aide humaine. Pour éviter l’isolement et la souffrance des professionnels face à la diversité des situations particulières, face au manque de moyens et aux injonctions paradoxales et/ou contradictoires, il est nécessaire de réaffirmer leur expertise dans l’exercice de leur métier et valoriser cette expertise à son juste niveau. LA FSU porte son exigence d’un véritable métier d’AESH avec un référentiel métier, une formation professionnelle qualifiante et la création d’un corps d’AESH, seul à même de reconnaître la place de cette mission nécessaire au bon fonctionnement de l’école inclusive.

Il faut renforcer le nombre d’enseignant·es spécialisé·es et obtenir à l’initiative des personnels des temps institutionnels de construction collective des outils et dispositifs pédagogiques ainsi que des temps de concertation en équipe pluriprofessionnelle (y compris les AESH) pour privilégier les regards croisés et faciliter le lien éventuel avec les structures partenaires (CMPP, SESSAD,…). Ces temps sont indispensables et doivent être intégrés dans les obligations réglementaires de services (ORS) et le temps de travail.

Il est nécessaire également de renforcer ces équipes par le recrutement de PSY-EN, d’enseignant·es spécialisé·es, d’infirmier·ères scolaires, d’assistant.es social.es, de CPE… Il faut aussi pourvoir les postes vacants de médecins scolaires et recentrer leur action sur leurs missions prioritaires (visite médicale de la 6ème année de l’enfant…). La scolarisation des élèves dits « à besoins particuliers » ne se pose pas qu’en termes de réparation et de compensation. La vigilance s’impose pour ne pas traduire par des critères médicaux des difficultés d’ordre social ou pédagogique : il faut développer une approche de prévention des difficultés avec du personnel supplémentaire formé à tous les niveaux de la scolarité et dans tous les établissements.
La FSU demande en particulier le développement des formations CAPPEI, la reconstruction des RASED, la création de postes d’enseignant·es surnuméraires dans le premier degré.

La FSU défend en effet le principe de l’inclusion sur le temps scolaire et périscolaire, mais ses conditions de mise en oeuvre sont trop souvent empêchées car elles s’inscrivent à la fois dans une politique renforçant inégalités et discriminations et dans des budgets insuffisants. Une école inclusive nécessite de créer un environnement favorable aux élèves et à tous les personnels, ce qui nécessite notamment une baisse des effectifs dans les classes.
La FSU affirme l’éducabilité de toutes et tous. L’inclusion comme la scolarisation dans des établissements spécialisés doit permettre l’accès à la culture commune pour une émancipation intellectuelle, culturelle et sociale des élèves et des étudiant·es.