Déclaration de la FSU au CDEN du 12 Mai
Le budget 2026 se prépare maintenant et le Premier ministre confirme la volonté gouvernementale de mettre en œuvre une politique d’austérité budgétaire particulièrement conséquente. La préparation des esprits aux sacrifices nécessaires, en épargnant les ultra riches, est maximale. Plus de 40 milliards d’euros seraient rayés de la carte au titre des projets de lois de finances et de financement de la sécurité sociale 2026. D’ores et déjà, le Gouvernement a gelé 12 milliards d’euros de crédits. Il a également annulé 3,1 milliards d’euros de crédits par décret publié le 26 avril dernier. La mise en danger des emplois de 180 000 agents et agentes des opérateurs de l’Etat et des agences, si elle se confirmait, serait une casse sociale inacceptable. Démanteler les services de l’Etat, c’est : fermer massivement des classes dans l’Education Nationale, fermer des guichets aux finances publiques après avoir fermé des trésoreries, recruter en masse des contractuel·les. Brader les collectivités territoriales, c’est supprimer régulièrement des postes au conseil départemental, supprimer les subventions aux collectivités territoriales, ne pas leur donner de quoi mettre en œuvre leurs missions et ne plus pouvoir recruter d’agent.es territoriaux.les. Brader l’hôpital public, c’est : fermer régulièrement des services, maintenir encore des travailleur·euses hors du Ségur, créer des déserts médicaux. Rappelons que plus de la moitié des dépenses publiques sont des dépenses de protection sociale et de santé ; vouloir les diminuer, c’est accepter d’appauvrir délibérément celles et ceux qui les perçoivent et de renchérir l’accès aux soins. Les coupes budgétaires sont socialement injustes car elles touchent plus les ménages les plus précaires quand les contribuables les plus riches et les grandes entreprises ont, dans le même temps, obtenu des réductions d’impôts et des subventions qui font de la France le troisième pays qui compte le plus de millionnaires derrière les Etats-Unis et la Chine ! Notre système fiscal est donc loin de les faire fuir !
La FSU, engagée dans la défense des services publics, de la fonction publique, des agent.es et leurs missions appelle à la grève et à une journée de mobilisation ce mardi 13 mai. Des mesures doivent être prises d’urgence pour notamment rétablir la rémunération complète, sans carence, pendant les jours d’arrêt maladie ordinaire, obtenir des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services publics, des créations d’emplois partout où c’est nécessaire et l’accès à l’emploi titulaire des agent⋅es contractuel⋅les, augmenter la valeur du point d’indice rétablissant le niveau des rémunérations et des mesures salariales générales au titre des années 2025 et suivantes.
Nous n’oublions pas non plus que le gouvernement et le patronat veulent imposer la retraite à 64 ans et introduire la capitalisation, malgré l’hostilité forte de la population française. Pour défendre les retraites, la FSU sera de nouveau mobilisée, aux côtés d’autres organisations syndicales, le 5 juin.
La FSU du Gers, par un communiqué, a tenu par ailleurs à défendre le Service public d’éducation, face aux multiples communications déloyales faites par l’école privée. En rappelant que l’école publique est bien la seule à être l’école de toutes et tous, et les principes fondamentaux qui la fondent comme la laïcité, la FSU a rappelé que la vocation première de l’école était bien de forger des esprits critiques et de futurs citoyens et citoyennes. Le scandale de l’école privée n’est pas seulement celui de certaines écoles, dont le rôle dévolu était celui de « maisons de redressement » et qui ont notoirement pratiqué la maltraitance. Le scandale de l’école privée, c’est d’utiliser les fonds publics tout en s’affranchissant de la règle d’accueil universel. Pour la FSU, il est plus que temps que l’argent public serve uniquement à financer l’école publique.
Attachée aux missions de l’école, la FSU s’étonne des partenariats qui sont pris avec l’armée dans certains collèges du Gers, comme le collège de Marciac, et qui ne manquent pas de faire réagir la communauté éducative, comme en témoignent de multiples échanges avec les parents d’élèves. La mise en place du SNU très précoce (en date du 26 mai) a aussi pour effet de réduire considérablement l’année pour les classes de Seconde, et ne permet pas aux élèves et aux enseignant.es de finaliser les programmes en toute sérénité. Or, c’est bien en classe que les notions de laïcité et coopération sont non seulement abordées mais se fondent. Externaliser ces missions, c’est de ce fait ne pas faire confiance en la capacité de l’Education Nationale de les accomplir pleinement.
En ce qui concerne le point à l’ordre du jour, la FSU remercie le Conseil départemental de cette présentation et mise en débat en CDEN. En ce qui concerne le choix donné aux familles de la commune de Saint-Antoine entre le Gers et le Tarn-et-Garonne, la FSU se demande si cela ne va pas accroître l’incertitude sur les effectifs prévisionnels du collège de Lectoure. Laisser ainsi scolariser des élèves dans un autre département ne semble pas sécurisant pour maintenir des effectifs stables dans les collèges du Gers. Si on perd des effectifs en collège, cela se répercutera automatiquement sur le lycée, voire le post-bac, alors même que les effectifs des établissements du Gers sont fragiles.
Ensuite, il y a en effet urgence à revoir la carte scolaire sur la ville de L’Isle Jourdain, rééquilibrer les effectifs des deux collèges, mais aussi veiller à ce que la carte scolaire respecte les principes de mixité sociale et scolaire dans les deux collèges. Cependant, en maintenant des seuils à 30 élèves en collège, l’Éducation nationale ne permet pas l’ouverture de nouvelles divisions. La FSU réitère d’ailleurs sa demande de division de la fausse cité scolaire de L’Isle Jourdain regroupant le collège Louise Michel et le lycée Joseph Saverne en deux entités différentes.
La FSU, comme elle a pu le dire en d’autres instances, sera attentive à ce que le taux d’encadrement des établissements de L’Isle Jourdain, se rapproche des taux d’encadrement d’autres établissements du Gers. Elle sera par ailleurs, bien attentive à ce que les postes soient maintenus, qu’il s’agisse de postes enseignants, de postes administratifs ou d’agents territoriaux.
Plus généralement, la FSU demande une tout autre ambition pour l’Education nationale, elle dénonce le désengagement de l’Etat qui ne profite pas de la baisse démographique pour diminuer les effectifs par classe, qui n’investit pas dans les filières universitaires, qui ne fait rien pour rendre le métier enseignant plus attractif. La FSU réclame une loi de programmation pluriannuelle pour l’Éducation Nationale pour réinjecter des moyens dans une perspective de long terme.