Cette instance se tient alors que notre pays vit une crise démocratique liée à la montée de l’extrême droite, et aux récurrents dénis de démocratie de l’exécutif, notamment au cours du mouvement contre la réforme des retraites. Alors que depuis six mois parents d’élèves et personnels de l’Education Nationale s’opposent au “Choc des savoirs”, le ministère de l’Education Nationale s’entête à vouloir mettre en place cette réforme conservatrice et passéiste si mal nommée. Ce projet,directement inspiré du programme du RN est néfaste à l’École pour les élèves et pour les personnels. Au lieu d’un électrochoc, l’École a besoin de guérir de ce dont elle souffre : un manque d’investissement chronique.

Nous nous opposons à ce plan qui :

  • trie socialement les élèves en organisant les cours de mathématiques et de français en groupes de niveau, ce qui va immanquablement accentuer les inégalités scolaires ;
  • va compromettre le principe même d’inclusion avec le risque de voir les élèves à besoins particuliers (UPE2A, ULIS, DYS…) dans un groupe de niveau dit “faible”
  • remet en cause le droit égal d’accès à la poursuite d’étude pour tous.tes les élèves, principe fondateur de l’École publique, en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en LGT ou LP pour les élèves admis en classe de seconde mais échouant au diplôme national du brevet au lieu de fournir tous les moyens nécessaires pour la réussite des élèves ;
  • désorganise les collèges par la réorientation de l’utilisation de la marge, accentuant encore les inégalités, la détérioration des emplois du temps et la réduction ou la suppression d’enseignements disciplinaires, de dédoublements ou d’options ;
    va dégrader considérablement les conditions de travail par la grande insuffisance des postes et la surcharge des classes ;
    dépossède les enseignant·es de leur expertise professionnelle notamment par l’imposition d’évaluations nationales standardisées à tous les niveaux

Nous dénonçons les fondements de cette politique au détriment des élèves les plus fragiles et socialement défavorisé.es. Nous dénonçons le risque important de voir apparaître des classes de niveau en collège. Nous dénonçons leurs conséquences qui ne feront qu’aggraver les conditions de travail des enseignantes et enseignants, mais aussi de tous les personnels.

En termes de Risques psycho-sociaux, et si on se réfère au guide de l’INRS, les conséquences peuvent être redoutables du fait de la non « adéquation des objectifs de travail avec les moyens et les responsabilités alloués », de la perte d’« autonomie dans la tâche » et en terme de « qualité empêchée » et de conflits de valeurs . Par ailleurs, cette mise en place à marche forcée risquera d’accroître les « tensions avec le public ». Les établissements privés ont déjà annoncé ne pas appliquer le Choc des savoirs au nom de la liberté pédagogique. Cela va accroître les inégalités entre élèves du secteur public et ceux du secteur privé, où l’IPS est déjà plus élevé et les élèves considérés comme moins performants sont refusés et renvoyés vers le secteur public.

Pour défendre l’École publique, l’accès à une culture commune pour tous.tes les élèves, la liberté pédagogique et les conditions de travail, nous demandons l’abandon de ce projet de réforme et un investissement massif pour l’École publique et la réussite de tous.tes les élèves.

Dans le premier degré et même dès la maternelle, les comportements perturbateurs et souvent violents d’élèves sont désormais courants et font courir des risques importants aux personnels enseignants et AESH. Il est évident que si notre travail de prévention est utile pour les personnels, nous restons conscients que cette problématique ne trouvera pas sa solution au niveau départemental.
Toutefois l’analyse des observations inscrites aux RSST met en lumière des personnels du premier degré laissés seuls dans la gestion des crises les plus graves et violentes de jeunes élèves. Que se passera t-il en terme de responsabilité en cas de malaise grave d’un enfant que le personnel d’une école est obligé de contenir physiquement pour éviter qu’il se blesse ou ne blesse autrui ?
Petite perspective du côté des AESH pour lesquels le Ministère abandonne la fusion avec les missions des AED, ce qui constituait une source d’inquiétudes chez les deux catégories de personnels. Il reste toutefois à prendre en compte le métier d’AESH dont la massification n’a pas amené l’amélioration statutaire qui permettrait de stopper l’insécurité professionnelle.

La délégation FSU continue de porter la nécessaire prévention des risques en milieu professionnel pour tous les personnels, dans un contexte où le cadre de nos métiers subit des évolutions, au gré des agendas politiques.