Déclaration préalable CCPA du 25/11/2022

En ce jour de lutte contre les violences faites aux femmes, la FSU rappelle qu’une catégorie de femmes, les AESH (puisque c’est un métier majoritairement exercé par des femmes), subissent au quotidien une violence institutionnalisée.

Cette violence oubliée s’appelle : la précarité, les fins de mois difficiles, le renoncement aux soins faute de moyens, des salaires souvent en dessous du seuil de pauvreté, impliquant un pouvoir d’achat déjà mince qui se réduit de jour en jour…

COMME SI CELA NE SUFFISAIT PAS notre administration a « oublié » d’accorder à près de 30 000 AESH dans tout le pays « le droit de voter » pour les personnels qui les représenteront. Dans notre académie, la FSU estime à 15 % le nombre «d’oublié·e·s» sur la liste électorale, majoritairement des AESH, même si le problème est en parti résolu grâce à l’engagement des représentantes et des représentants de la FSU qui ont bataillé depuis l’ouverture du portail électeur , pour rétablir ce droit aux aesh. Nous ne parlerons même pas de l’envoi des notices de vote dans les établissements tête de pial qui oblige les personnels à se déplacer s’ils veulent la récupérer…

Et pour finir, « cerise sur le gâteau », le 22 novembre, lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Éducation nationale est revenu sur la proposition de loi proposant la création d’un statut de fonctionnaire pour les AESH déposée par la Nupes, en utilisant des arguments fallacieux et en tenant des propos méprisants pour les AESH qui attendent, en vain, une amélioration de leur statut et de leurs conditions d’exercice.

Sur le niveau de diplôme détenu par les AESH, en réalité, il n’existe pas de données fiables. C’est le constat fait par le ministère lui-même en février 2020, lors de la première réunion du comité de suivi AESH. La ventilation des diplômes présentée concernait 3 879 AESH sur 95 500 et disait exactement le contraire de ce qu’a soutenu le ministre : seul·e·s 8% des AESH n’étaient pas titulaires d’un niveau bac… soit un zéro en moins ! Le ministre semble aussi ignorer que depuis 2019, la détention d’un diplôme de niveau 4 est la condition principale pour devenir AESH.

Cette réaction du ministre cache surtout son absence d’engagement à sortir les AESH, qui sont pour plus de 92% des femmes, de leur insupportable précarité, à décider enfin de leur revalorisation salariale, et à leur donner de réelles perspectives pour une meilleure reconnaissance professionnelle. Alors qu’ils et elles exercent une mission de service public pérenne, dont l’utilité au bénéfice des élèves en situation de handicap n’est plus à démontrer, ils et elles sont condamnées à des contrats à temps incomplet qui ne leur permettent ni de vivre décemment, ni d’envisager un avenir serein. Ce sont ces raisons qui entraînent des démissions massives.