L’été aura été marqué fortement par la question sanitaire avec la forte 4e vague en cours due à un variant Delta très contagieux et la décision prise par le gouvernement d’imposer un pass sanitaire à l’entrée de certains lieux.

Pour la FSU, une vaccination généralisée de la population est indispensable pour combattre l’épidémie, cependant la coercition et la pression ne peuvent remplacer une politique sanitaire qui prévient, protège, informe, incite et vaccine au plus près de la population. Les inégalités d’accès à la vaccination sont pourtant criantes, que ce soit en France ou encore bien davantage à l’échelle mondiale, démontrant la nécessité de la levée des brevets pourtant refusée par de nombreux pays riches dont la France.

La rentrée scolaire, dans le département du Gers, comme dans tous les autres, se confronte donc une seconde fois à l’épidémie. La publication tardive et non concertée du protocole ministériel fait l’impasse sur des mesures indispensables : non brassage systématique, absence d’une véritable stratégie de dépistage, équipement des locaux en détecteurs de CO2 et travaux pour améliorer l’aération …
A quelques jours de la rentrée, le Ministre a communiqué, par la presse encore une fois, le niveau retenu parmi les 4 présentés en juillet. Depuis cette annonce médiatique, beaucoup de questions se font jours. L’état, avec l’éducation nationale, a-t-il profité des congés pour engager un grand plan sur le bâti scolaire ? Pour installer des capteurs de CO2 ou des purificateurs d’air dans toutes les classes ?
Pourtant, l’école n’est pas dans la même configuration que l’an dernier : le variant delta est beaucoup plus contaminant. Parce qu’il n’est pas corrélé à un seuil épidémique, parce qu’il est identique quel que soit le niveau d’incidence dans les départements, le niveau 2 du protocole n’est pas adapté. Il sera donc , à cette rentrée moins exigeant que celui de fin d’année alors que le taux d’incidence chez les 0-19 ans y est plus élevé.

Dans le second degré

La FSU s’étonne et regrette que, pour la deuxième année consécutive, le CTSD de rentrée ne mette plus à l’ordre du jour les ajustements de rentrée dans le second degré, les créations de classe ou de groupes qui restaient en suspens lors du CTSD précédent car liées à l’évolution des effectifs que nous ne connaissions pas encore. Ce point à l’ordre du jour permettait de dialoguer et d’échanger des informations sur les lycées et collèges même si des ajustements peuvent arriver ensuite. La FSU déplore d’ailleurs que, de plus en plus régulièrement, les ajustements sur les 15 premiers jours de septembre sont monnaie courante, peut-être du fait de la réduction et donc l’insuffisance des personnels. Le Rectorat semble prêt pour le 1er septembre… mais à 90 % seulement ce qui correspond en grande partie aux enseignant-es déjà en poste. Il n’est pas normal que les ajustements post-rentrée deviennent la norme.
Dans le département, nous avons eu connaissance de postes ou de BMP non pourvus à ce jour : un poste vacant en EPS à Mirande, un BMP de 3 heures non pourvu en SES au lycée, au Garros, ce sont 8 BMP qui n’étaient pas pourvus le jour de la prérentrée, au collège Françoise Héritier, il manque un poste entier en Anglais ainsi que des compléments de poste, à la cité scolaire de Lectoure, un poste de SES n’est pas pourvu ainsi qu’en histoire-géographie. Pas de collègue non plus dans le nouveau dispositif Ulis de Samatan…

Au niveau national, concernant la situation de rentrée, M. Blanquer intervient dans les médias pour faire croire à tout le monde que cette rentrée est normale en dépit de la pandémie et du variant delta. Effectivement, dans le second degré, cette rentrée 2021 est normale, tristement normale. Le ministre de l’éducation nationale pérore en disant que tout va bien, qu’ « il y aura évidemment un professeur devant chaque classe à la rentrée », qu’ « il n’y a pas de contamination particulière en milieu scolaire » donc pas de raison de renforcer le protocole sanitaire, que des campagnes de vaccination seront lancées en milieu scolaire alors même que l’on n’a pas été capable de faire des tests à grande échelle quand il y en avait besoin.
Au niveau national, ce sont encore 1883 suppressions de postes cette année au niveau national soit 7500 depuis le début du quinquennat alors que les effectifs d’élèves continuent et continueront à augmenter au collège et au lycée. La génération 2006 est la génération la plus nombreuse depuis les années 80 et celle de 2010 est plus nombreuse encore. Au total, c’est 15 000 postes qu’il aurait fallu créer rien que pour maintenir le taux d’encadrement existant au début du mandat du président Macron.

Et pendant ce temps-là, les personnels et les élèves souffrent du manque de moyens récurrent depuis plusieurs années, rendu criant par la pandémie.
Au collège Mathalin, on nous a signalé en 2 groupes de langue à 31 en Espagnol et 30 en Anglais et les effectifs dépassent les 28 élèves sur 3 niveaux. Au lycée Saverne, avec 8 secondes à 36 élèves, il n’a pas été envisagé d’en faire 9 à 32. Dans les prévisions de mars, il y avait des classes de troisième à plus de 30 à Lectoure, une classe supplémentaire a-t-elle été créée ? Idem pour Vic Fezensac. Au-delà des effectifs, le SNES-FSU 32 constate que de plus en plus de collègues ont des compléments de services dans d’autres établissements alors qu’il y a des HSA à pourvoir. Parfois dans 3 établissements comme en Italien ou en arts plastiques à Masseube. Ils ou elles doivent en outre faire des heures qui ne correspondent pas à leur matière comme les devoir fait en collège ou l’EMC, l’AP… qui peuvent représenter une part importante voire majoritaire de leur service.
La diminution des effectifs d’élève n’est qu’une partie de l’explication à laquelle il faut ajouter les différentes réformes qui ont diminué les horaires disciplinaires au profit de dispositifs hybrides et pas toujours pérennes permettant surtout de gérer les volumes horaires des personnels. Les collègues sont las de cette situation que la pandémie et les dénis du ministre rendent de plus en plus insupportables.

Dans le premier degré

Concernant le premier degré, les personnels ont fini l’année scolaire épuisés. La nouvelle année qui s’annonce n’offre guère plus de perspectives, entre crise sanitaire, crise du recrutement, injonctions et réformes ministérielles (direction d’école, cafipemf, maternelle, sport à l’école)… Avec un seul moyen en poste restant disponible pour les ajustements de rentrée, au regard des besoins qui seraient nécessaires pour accompagner les équipes, cela va s’avérer insuffisant.
Ensuite, nous savons, à moins que la situation ait changée depuis le mois de juillet, qu’il n’y aura pas autant d’enseignant-es titulaires que de postes à pourvoir. Nous supposons que vous recruterez des personnels contractuels, et qu’il faudra probablement le faire plusieurs fois au cours de l’année scolaire. La FSU redit ici son opposition au recours aux contractuels, personnels précaires, non formés… l’utilisation de la liste complémentaire doit être la solution privilégiée.

Alors que cette rentrée aurait nécessité la mise en place d’un plan d’urgence et la création massive de postes pour l’éducation dans un contexte qui a rendu plus compliquée la progression des apprentissages, le ministère poursuit une politique qui va à rebours des besoins :
– Refus d’ un collectif budgétaire pour la création de postes d’enseignant.es, et de tous les personnels nécessaires pour nos écoles et établissements( AESH, PsyEN, RASED, infirmières, médecins, administratifs…).
– Augmentation insuffisante des salaires, et qui ne concerne que la moitié des personnels.

La FSU réclame plus que jamais des moyens, un plan pluriannuel ambitieux, pour un service public d’éducation renforcé et développé dans l’intérêt général, ainsi qu’une revalorisation de nos métiers et de nos salaires pour réduire les inégalités de toutes sortes et inciter les jeunes à choisir le beau métier d’enseigner.