Le gouvernement a lancé une campagne de communication sur la mixité sociale dans les établissements en prétendant inciter les établissements privés  à accueillir des élèves de milieux défavorisés sans toutefois les en contraindre. De qui se moque-t-on ? Il est clair pour tous les observateurs que ces établissements accueillent des élèves à capital culturel élevé et ce n’est pas près de changer.

La mesure de ces inégalités sociale est résumée dans un indicateur appelé IPS ( indice de position sociale) créé par la DEP en 2006. Elle permet, à partir d’une enquête sur les conditions de vie (niveau de revenu, de diplôme,  implication dans l’école,  niveau de capital culturel et pratiques culturelles) d’attribuer, à chaque CSP (catégorie socio-professionnelle) un score. Un élève qui à une mère professeure des écoles et un père ingénieur a un score de 179 tandis qu’un enfant d’ouvrier et ouvrière non qualifiés a un score de 60.

L’IPS permet de classer les établissements, de voir aussi leur performance en comparant le taux de réussite attendu du fait de l’IPS et le taux de réussite réel, de donner plus de moyens aux établissements ayant un IPS plus faible pour les classer REP ou REP+ (il n’y en a pas dans le Gers) ou pour donner plus marginalement, des heures d’IMP en plus.

Dans le Gers comme ailleurs, l’enseignement privé favorise les élèves favorisés.Dans le premier degré déjà, l’IPS moyen des 11 écoles privées est de 116,8 points contre 106,7 pour les 106 écoles publiques qui scolarisent 85% des élèves. on a 10 points d’écart !

 

 

 

 

La disparité se confirme dans le second degré. Ainsi, les 6 collèges privés du département, qui scolarisent 18% des élèves, ont un IPS moyen de 118,7 contre 106,7 pour les collèges publics. 12 points d’écart !

En lycée, l’écart est encore plus flagrant : les 4 lycées privés, qui scolarisent 11% des élèves, ont un IPS moyen de 125 contre 110 pour le public. Un écart de 15 points ! Le score des lycées privés est minoré par les 46 élèves du LP de l’Oratoire à Auch, sinon, on ne descendrait pas en dessous de 120, les autres lycées privés n’ayant pas de voie pro.

On voit donc que la disparité public/privé ne cesse d’augmenter entre les écoles et le lycée avec un écart qui passe de 10 à 15 points.  Au-delà de la moyenne, les établissements privés ont aussi peu d’hétérogénéité à gérer car les écart-types d’IPS y sont plus faibles que dans le public. Il est donc grand temps que le gouvernement prenne des mesures énergiques pour favoriser réellement la mixité sociale dans les établissements privés qui, rappelons-le, reçoivent pour la plupart de l’argent public. Pour le SNES-FSU, l’argent public doit aller vers les écoles publiques !

Merci à Michel Gallin, de la FSU 91 pour l’extraction des données et la synthèse statistique.