Lundi 27 mars, les organisations syndicales représentant des personnels ont participé le matin au CSA (Conseil social d’administration qui remplace les CTSD) et l’après-midi au CDEN pour évoquer essentiellement la rentrée 2023 dans le second degré. Ces réunions le même jour font suite au boycott unanime des organisations syndicales (de la FCPE et des élus pour le CDEN) dans le but de dénoncer une rentrée qui se fera, encore cette année, avec moins de moyens dans le Gers et la perte de 11 ETP (équivalent temps plein soit 54 heures postes). Depuis la création du CSA dans le premier mandat de Macron, l’administration n’est en effet plus tenue de présenter une nouvelle proposition en cas de vote unanimement contre des organisations syndicales. Il reste donc le moyen de ne pas réunir de quorum aux réunions pour montrer notre mécontentement.

Après le boycott d’il y a quinze jours, le lundi 27 Mars, se sont tenus le CSA D (Comité social administratif départemental du Gers) et le CDEN (Comité départemental de l’Education Nationale) du Gers, instances paritaires qui se sont déroulées d’une part à la DSDEN et d’autre part à la Préfecture. Une déclaration intersyndicale a été lue en CSA tandis que la FSU a fait une autre déclaration en CDEN. L’ordre du jour était essentiellement les moyens à la rentrée dans le Secondaire dans le Gers.

Et comme ceux-ci ne sont toujours pas faramineux, cela a conduit toutes les organisations syndicales à voter contre la dotation et la proposition de créations / suppressions de postes dans le Gers au CSA et de nouveau au CDEN, accompagnés des représentants de la FCPE, et des élus des communes et du département du Gers.

En effet, si le solde des créations / suppressions de postes apparaît à zéro (avec 4 créations et 4 suppressions en collège, et 4 créations en lycée général et professionnel, et 4 suppressions), cela cache en réalité une suppression de moyens équivalent à 11 emplois temps plein dans le Second degré.

Et ce sont de nombreux collègues en complément de service qui vont le payer. La seule suppression de l’enseignement de la Technologie en classe de Sixième entraîne la suppression de 70 heures !

Ce sont aussi les élèves qui le payent : dans le Gers, près de 70 % des collèges auront des divisions qui dépassent 28 élèves. Les collèges de Salinis et de Condom connaîtront en particulier des classes à effectifs chargés, ce qui est d’autant plus cruel pour des collèges qui accueillent des publics hétérogènes, parfois avec l’indice de position sociale parmi les plus faibles du département, comme à Condom.

Dans certains lycées, et en particulier au Garros à Auch et à Saverne à L’Isle Jourdain, les effectifs des classes de Seconde dépasseront 35 élèves. Ce sont pourtant des lycées qui perdent des moyens, comme le lycée Saverne, qui se verra amputé de soixante-dix heures à la rentrée, pour une baisse d’effectifs.

L’Académie de Toulouse fait le choix d’attribuer une « dotation à la structure » et une variation d’effectifs d’une année à l’autre entraîne inexorablement une variation de postes : les enseignant·e·s sont amené·e·s à devenir des personnels flexibles, supposé·e·s capables d’enseigner sur plusieurs établissements, variables d’une année à une autre, en fonction d’une comptabilité indiscutable !

Nous n’avons pas manqué de le dénoncer en instances et continuerons à nous battre pour des moyens à la hauteur de nos ambitions pour l’Education Nationale.

En CDEN, nous avons eu en outre connaissance des travaux prévus dans les collèges du département. C’est une demande que nous faisions, jusqu’ici vainement, depuis plusieurs années. En effet, le code du travail prévoit que le CHSCT (devenu depuis cette année la FS-SSCT) doit être informé des travaux en amont dès lors qu’ils modifient les conditions de travail des salarié·e·s par leur employeur donc la DSDEN ou le rectorat. Or nous n’avions jamais l’information quand nous la demandions au DASEN qui nous disait que les travaux dépendent du conseil départemental. La FSU a rappelé au conseil départemental qu’il convenait de faire participer tous les membres de la communauté éducative dans les projets de rénovations (pas seulement le gestionnaire et le chef d’établissement) et en particulier les enseignant·e·s et personnels qui restent durablement dans les bâtiments et sont donc plus à même d’en connaître les défauts et de déterminer leurs besoins. C’est hélas trop rarement fait.